L’histoire du Taekwondo

Le Taekwondo, littéralement « la voie du pied et du poing », est un art martial coréen dont les racines plongent profondément dans l’histoire de la péninsule. Bien plus qu’un simple sport de combat, il incarne une philosophie de vie, une discipline physique et mentale, et un symbole culturel de la Corée.

Les origines anciennes

Les premières traces de techniques de combat à mains nues en Corée remontent à plus de 2000 ans. Sous les royaumes de Koguryeo, Paekje et Silla, les guerriers pratiquaient des arts tels que le Subak et le Taekkyeon, qui mettaient l’accent sur l’agilité, les coups de pied et la maîtrise du corps. Au VIᵉ siècle, les jeunes nobles du royaume de Silla, appelés Hwarang, furent formés à ces disciplines. Leur entraînement combinait arts martiaux, valeurs morales et stratégie militaire, posant les bases de ce qui deviendra le Taekwondo.

L’influence japonaise et la naissance moderne

Durant l’occupation japonaise (1910-1945), la pratique des arts martiaux coréens fut interdite. Cependant, certains maîtres continuèrent à transmettre leurs savoirs en secret. Parallèlement, des Coréens ayant étudié au Japon ramenèrent le karaté Shotokan, qui influencera fortement la codification du Taekwondo. En 1955, le général Choi Hong Hi réunit plusieurs écoles (kwan) et proposa le terme « Taekwondo » pour unifier ces pratiques. Ce nom reflète l’importance des techniques de pied (tae), de poing (kwon) et de la voie (do).

L’internationalisation

Dans les années 1960, le Taekwondo devint un outil de fierté nationale en Corée du Sud. En 1966, Choi Hong Hi fonda l’International Taekwon-Do Federation (ITF), qui permit la diffusion mondiale de cet art. Plus tard, en 1973, la création de la World Taekwondo Federation (WTF) marqua une étape décisive vers la reconnaissance sportive internationale. Le Taekwondo fut introduit comme sport de démonstration aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, puis officiellement reconnu discipline olympique en 2000.

Philosophie et pratique

Au-delà des combats, le Taekwondo véhicule des valeurs de respect, de discipline et de maîtrise de soi. Chaque pratiquant, vêtu du dobok (tenue traditionnelle), progresse par étapes symbolisées par les ceintures de couleur. Les entraînements, organisés dans le dojang, associent techniques de coups de pied spectaculaires, enchaînements de poings, blocages et exercices de concentration.

Conclusion

Aujourd’hui, le Taekwondo est pratiqué par des millions de personnes dans plus de 200 pays. Il incarne à la fois un héritage ancestral et une discipline moderne, reconnue pour ses valeurs éducatives et sportives. De ses origines guerrières au royaume de Silla jusqu’à son statut de sport olympique, le Taekwondo illustre la capacité d’un art martial à traverser les siècles et à unir les cultures autour de la recherche de l’équilibre entre corps et esprit.